Comprendre le deuil blanc : définition.
Comprendre le deuil blanc est très important pour pouvoir gérer la souffrance que cela entraîne. Cette souffrance est souvent peu entendue par l’entourage.
Alors le deuil blanc, comment le définir ? Dans le deuil blanc, l’aidant fait le deuil d’une relation avec une personne proche touchée par une pathologie dégénérative mais qui est encore présente à ses côtés. L’aidant continue à accompagner son proche mais ce proche n’est plus la personne qu’il a connue auparavant.
Attention, comprenez bien que nous parlons d’un « pré-deuil » chez les aidants qui accompagnent une personne touchée par une pathologie dégénérative altérant petit à petit les fonctions cognitives (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson…)
Vivre cela est d’une violence extrême et entraîne chez l’aidant fatigue, découragement, dépression et peut même conduire à la maladie ou au suicide. Il est donc très important « d’aider aussi l’aidant » !
Car la personne malade est toujours là mais n’est plus ce qu’elle était. C’est très différent du chagrin rencontré lors d’un décès « classique » (qui survient lorsqu’il y a mort physique car la personne en deuil sait qu’elle pleure quelqu’un qui n’est plus là).
Deuil blanc et deuil anticipé
Attention à ne pas confondre deuil blanc et deuil anticipé.
En effet, un deuil anticipé, lui, correspond à l’annonce d’une pathologie mortelle (notamment en cas de cancer) sans troubles neurologiques ou cognitifs.
Dans le cas du deuil anticipé, les proches vont devoir faire un travail de deuil par anticipation pour se protéger de l’impuissance ressentie face à l’inévitable.
D’une certaine façon, c’est un premier travail psychique de séparation avec le proche.
Comment se manifeste le deuil blanc ?
Alors, pour aller plus loin, sachez que France Alzheimer recense deux types de deuil blanc :
- Le « deuil intuitif »
« Il se caractérise par des vagues d’émotions ostensibles (tristesse, douleur intérieure intense, désespoir, solitude, culpabilité, colère, dépression, manque d’énergie physique, pleurs) et passe par un besoin de verbalisation des émotions et des pensées. »
- Le « deuil instrumental »
« Il se manifeste par un besoin d’agir pour « éteindre » les émotions vécues comme trop intenses. Il peut également générer de l’anxiété puisque les tentatives d’action pour « outrepasser » le deuil sont souvent mises en échec du fait de la confrontation à la réalité : le proche est toujours là même s’il est différent d’avant. »
Comment se préparer à ces situations d’extrême souffrance psychique ?
Vous me direz que personne n’est jamais préparée à cela. Mais hélas, comme dans beaucoup de situations dans la vie, lorsque nous n’avons pas le choix, nous devons avancer.
Sachez que la fatigue et les tensions avec la personne malade fragilisent l’aidant et qu’il est totalement légitime de demander de l’aide, à son entourage et à des professionnels de l’accompagnement psychologique.
Hélas, il est très fréquent que l’entourage, moins concerné par le proche malade, minimise la situation, souvent en pensant bien faire. Et il n’est évidemment pas facile de se mettre à la place de l’autre, encore plus lorsqu’il s’agit de maladies comme celles-ci.
Avant de conclure, j’insiste sur le fait que vous ne pouvez pas gérer seul ce genre de problématique qui envahit tout l’espace mental ! Vous pouvez vous rapprochez d’associations ou de groupes de paroles.
Selon votre personnalité, vous pourrez choisir
- de parler en entretien individuel à un thérapeute
- ou de rejoindre un groupe pour partager votre vécu et créer du lien avec d’autres personnes rencontrant les mêmes difficultés que vous.
En conclusion, il est évident que se sentir écouté et soutenu permet de se sentir mieux psychologiquement et, du coup, d’accompagner plus sereinement le proche malade. Bien sûr, chaque situation est unique et chaque personne va vivre ce deuil blanc différemment. Le plus important est de ne pas rester seul pour ne pas tomber….
Surtout, si vous êtes dans un état dépressif réactionnel à cette situation douloureuse (perte d’appétit, d’envies, fatigue intense, insomnies), il est nécessaire de consulter un professionnel de santé de toute urgence. Psychologues, thérapeutes, médecins, ne vous laissez pas couler avec votre proche malade.
Bonjour,
Je vous remercie de parler du deuil blanc. C’est finalement un thème dont on parle très peu.
Peu de personnes connaissent l’expression et à vivre, c’est très douloureux.