La distorsion cognitive ou quand notre cerveau nous joue des tours.

La distorsion cognitive, de quoi s’agit-il ? Alors, le terme ne vous est peut-être pas familier mais nous vivons tous ce phénomène de déformation de la pensée.

Ainsi, chaque jour, notre cerveau traite de nombreuses informations à travers nos processus psychologiques tels que la perception, l’apprentissage, le langage, la pensée, l’attention, la mémoire, la motivation et l’émotion.

Malheureusement limités, ces processus ne lui permettent pas toujours de bien décoder toutes ces informations. Ainsi il arrive que des erreurs d’interprétation et d’analyse surgissent. Ces erreurs nous font croire des choses qui ne sont pas réelles.

Le plus douloureux est que ces erreurs vont nous conduire à des conclusions fausses :

  • sur nous-mêmes,
  • sur notre entourage
  • et sur la vie en général.

La définition de la déformation cognitive pourrait être :

« le fait de déformer le réel par une interprétation erronée, de voir le monde de manière biaisée, conduisant ainsi le sujet à avoir des pensées négatives qui elles-mêmes sont sources d’anxiété et de mal-être. Ces pensées sont d’autant plus difficiles à contrer qu’elles deviennent systématiques et envahissantes pour le sujet qui en souffre, au point qu’elles prennent le pas sur une vision lucide du monde et deviennent automatiques ».

Si j’évoque ce sujet aujourd’hui, c’est que ce phénomène entraîne de grandes souffrances, des troubles émotionnels tels les troubles anxieux.

La distorsion cognitive : que se passe-t-il dans le cerveau ?

Pour mieux comprendre, il faut se rappeler que le cerveau humain est une machine puissante capable de noter et d’ordonner des millions d’informations par jour pour nous permettre de réagir et d’agir vite et bien.

Mais, parfois, du fait de mauvaises habitudes de pensée, notre cerveau va trop vite et donc tire des conclusions hâtives !

Par ailleurs, notre cerveau peut aussi rester bloquer sur des souvenirs d’enfance. Les nouvelles informations ne vont pas être mises à jour.

Enfin et hélas, ce sont toujours les pensées et les émotions négatives que le cerveau retient.

Les différentes formes de distorsion cognitive

Voici, en bref, quelques formes de distorsion :

La globalisation ou l’abstraction sélective

C’est le fait de tout généraliser et de tirer une conclusion générale tordue à partir d’un fait singulier interprété de manière biaisée.

L’anticipation négative ou le catastrophisme

Là, il va s’agir de toujours penser au pire ou de croire qu’un projet va échouer, sans même l’avoir commencé.

La personnalisation narcissique du discours

Dans ce cas, c’est comme si la personne était particulièrement visée par le malheur. Elle se crée alors un film dans sa tête où elle est la cible de tout le monde.

La minimisation du positif et la maximisation du négatif

C’est le fait de maximiser ses fautes et de minimiser ses réussites. Cela concerne essentiellement les individus avec une faible estime d’eux-mêmes.

L’inférence arbitraire

C’est le fait de tirer des conclusions hâtives sur la base de ses certitudes, sans preuve ni faits. Ou d’attribuer à autrui des pensées erronées.

Le manichéisme ou pensée dichotomique

Pour la personne, il n’y a pas de juste milieu, ou tout est noir ou tout est blanc, ou c’est bon ou c’est mauvais.

Les obligations fausses

Cela concerne les personnes qui se fixent des impératifs à eux et à leur entourage.

Conséquences et solutions

Ce phénomène induit en erreur sur la perception de l’environnement.

Les conséquences sur la santé mentale et le quotidien sont terribles lorsque les distorsions cognitives sont répétitives.

Nous pouvons tous être impactés mais il est important d’en prendre conscience et de s’inquiéter lorsque la vie de la personne est paralysée.

Le meilleur moyen, comme toujours, de sortir du cercle vicieux, est de prendre conscience de votre ressenti. Si vous êtes concerné, n’hésitez pas à envisager une thérapie.

Via la thérapie, la personne, en s’appuyant sur la relation thérapeutique, va pouvoir essentiellement faire un travail pour dénouer ces distorsions cognitives.

Le but commun du thérapeute et du patient sera d’identifier les mécanismes à l’origine des problèmes. Ensuite, en adoptant de nouveaux comportements, la personne pourra petit à petit sortir de la souffrance psychique.

En conclusion, la distorsion cognitive n’est en aucun cas une fatalité.

Lorsque vous apprendrez à remettre en question ces phénomènes,

vous ferez un grand pas vers la tranquillité de l’esprit.