Le syndrome d’abstinence émotionnelle : il surgit après une rupture de couple.
Le syndrome d’abstinence émotionnelle est donc lié à une séparation. Comme évoqué dans Psychologie en 2017, se défaire d’un tel lien affectif n’est pas une tâche aisée. Qui plus est, la souffrance psychologique ressentie est dévastatrice pour notre cerveau. Ce processus ressemble au syndrome d’abstinence dont souffrent les drogués.
Qui connaît personnellement les effets de cette expérience ?
Les adolescents, quand ils vivent une rupture pour la première fois. Les adultes, car notre équilibre vital ne sert finalement plus à rien quand l’amour arrive à expiration, quand l’infidélité vient nous jouer un sale tour ou quand nous nous rendons simplement compte qu’il est nécessaire de mettre fin à une relation sans futur ou trop douloureuse.
Laisser partir quand on aime encore fait du mal. S’habituer à l’absence, assumer la fin définitive et l’obligation de reconstruire notre vie sans cette personne est une chose pour laquelle nous ne sommes pas préparés. Cependant, nous le faisons, et le fait d’y parvenir nous confère des forces internes et des ressources psychologiques adéquates.
Le syndrome d’abstinence émotionnelle : l’obsession.
Le syndrome d’abstinence émotionnelle pose problème quand quelqu’un, au lieu de tourner la page, tombe dans le cercle de l’obsession, dans le besoin de contacter la personne, de mendier pour des attentions, de réclamer un amour impossible.
Nous parlons d’un profil caractérisé par la dépendance affective. Le syndrome d’abstinence émotionnelle plonge alors cette personne dans un état de vulnérabilité absolue et de souffrance extrême.
Le syndrome d’abstinence émotionnelle : ses caractéristiques.
Le syndrome d’abstinence émotionnelle a de nombreux aspects.
S’il faut bien avoir une chose à l’esprit, c’est que quand une relation affective prend fin, nous pouvons tous souffrir de ce syndrome d’abstinence émotionnelle. Cependant, celui-ci ne constitue qu’une partie du deuil, une étape qui doit nous motiver à mettre en place des stratégies d’affrontement intelligentes et utiles.
La stagnation et la souffrance persistante sont particulièrement présentes chez les personnes qui ont une faible estime d’elles-mêmes.
Un autre aspect caractéristique de ce syndrome est l’absence de conviction à propos de la fin de la relation. Un clair refus se dégage.
Le comportement anxieux et obsessif est une autre clé. Ces personnes sont incapables de respecter le “zéro contact”, elles trouveront toujours une excuse pour chercher, contacter, appeler…
Par ailleurs, et c’est un fait non négligeable, les personnes dépendantes sont incapables de tolérer la douleur émotionnelle. Elles manquent d’outils pour la gérer, se sentent paralysées et, face à la souffrance, réagissent en cherchant davantage d’opportunités.
Enfin, nous ne pouvons pas non plus oublier toute cette complexe symptomatologie, intense et usante, qui affecte clairement la santé de la personne: insomnie, perte de l’appétit, problèmes de concentration, désintérêt pour la vie, découragement…
Le syndrome d’abstinence émotionnelle : comment l’affronter ?
Une thérapie psychologique adéquate peut souvent être LE moyen pour s’en sortir. Personne ne mérite de vivre dans un tel état de vulnérabilité, personne ne doit cesser de s’aimer au point de rester suspendu dans une existence dépourvue de sens et dans un état de souffrance émotionnelle si destructrice.
Souffrir du syndrome d’abstinence émotionnelle -avec une intensité et une durée limitées- est normal. Cependant, il est nécessaire d’assumer que c’est une chose transitoire, un état qui doit passer pour déboucher sur un état plus équilibré, centré et fort.
Nous accepterons les émotions négatives comme la tristesse, la désolation, le doute. Ce sont des états qui, tôt ou tard, se dissiperont pour favoriser l’acceptation et la capacité à surmonter cette épreuve.
Le contact “zéro” est un point basique dans ces cas. Il est essentiel de ne pas garder notre ex-compagnon/compagne dans nos contacts ou sur nos réseaux sociaux. C’est le premier pas pour déconnecter de sa vie et pour éviter de tomber dans des dynamiques perverses.
Effectuer des changements dans notre vie est gratifiant. Des choses aussi simples que se faire des nouveaux amis ou chercher d’autres hobbies nous seront d’une grande aide pour “libérer notre esprit”, pour rompre le cycle de l’obsession.
Tout au long de ce processus, nous ne mettrons pas de côté des aspects aussi précieux que notre auto-estime, notre dignité, nos valeurs ou nos objectifs vitaux. Une rupture affective ne doit jamais être vue comme la fin du monde mais plutôt comme la fin d’une étape et le début obligé de quelque chose qui nous apportera surement de bonnes surprises ainsi qu’une plus belle version de nous-mêmes. Une version plus forte.