Comment parler des attentats aux enfants ?

Parler des attentats aux enfants, oui mais comment fait-on ?

Suite à mon dernier article paru sur ce site, revenant sur notre peur à nous, adultes, des attentats, je souhaite aujourd’hui évoquer  la façon de parler de ces actes terribles aux enfants, suite aux récents événements de Nice.

Angélique Cimelière, psychologue clinicienne nous donne quelques indications :

 

« Il faut dire la vérité et rassurer. On peut parler des méchants venus tuer des gens, utiliser les mots morts, blessés, sang, peur… Une fois les faits établis, pas besoin de devancer les questions, mais signaler qu’on reste disponible.

Attention au mot guerre : il faut leur préciser que c’est une façon de parler, que ce n’est pas comme à la télé ou dans les films. Le rôle des parents est d’assurer aux enfants qu’ils sont en sécurité. On explique que cela s’est passé dans une autre ville si on est en province. Et même si on vit dans le Xe ou le XIe arrondissement de Paris, ça n’empêche pas d’affirmer que c’était « loin de la maison ». On leur dit qu’ils sont protégés par les parents chez eux, par les policiers dans la rue et, à l’école, par les enseignants et les dispositifs renforcés qui les mettent « encore plus à l’abri, en super-sécurité ». Les parents peuvent exprimer leur peur, dans les premiers temps, tout en assurant qu’elle va passer. Après, il faut revenir dans l’action. D’une certaine manière, depuis Charlie Hebdo, les enfants ont appris à vivre avec. Ils savent « quoi faire ». Ils ont appris que les gens étaient prêts à descendre ensemble dans la rue et qu’il ne fallait pas donner raison à sa peur. »

 

Et les images, comment gérer ?

Parler des attentats est important mais attention au choc possible devant des images trop violentes.

Il est vraiment préférable de ne pas montrer d’images choquantes aux enfants, de ne pas les exposer à des images traumatisantes….ils entendent suffisamment de choses, et sentent également l’angoisse et les peurs des adultes qui les entourent.

Mais ne pas répondre à leurs questions serait bien plus dangereux encore, leur imagination pouvant, en silence, leur faire envisager des situations ingérables pour eux. L’idée n’est pas de nier les faits, ni la peur…mais de les préserver.

 

Si vous sentez que vous-même ou l’un de vos enfants êtes trop impliqués, trop bouleversés par tout ce qui se passe, n’hésitez pas à consulter, ne serait-ce que pour quelques séances. Ne gardez pas vos peurs en vous.

La peur est une émotion normale lorsque de tels événements se produisent.

 

Je suis à votre disposition pour toute question et/ou demande de consultation. N’hésitez pas à me contacter.