L’anxiété anticipatoire : comment nous conditionne-t-elle ?
L’anxiété anticipatoire est un processus que nous réalisons au niveau mental, à travers lequel nous imaginons le pire qui puisse arriver face à une situation déterminée nous provoquant du stress ou de l’inquiétude. Par exemple, avant de passer un entretien d’embauche, vous pouvez imaginer qu’on va vous poser des questions gênantes auxquelles vous ne saurez pas répondre, que les mots ne sortiront pas de votre bouche et que vous finirez par être recalé en tant que candidat pour le poste.
L’article dont je vous propose des extraits a été traité dans « Psychologies.com » en septembre dernier.
L’une des conséquences immédiates de ce type d’anxiété est que nous cessons de nous concentrer sur le présent, en projetant sur notre futur des nuages noirs que nous ne pouvons faire disparaître, précisément parce que nous sommes incapables d’agir dans cet avenir. L’anticipation est liée à des pensées catastrophistes à propos du futur. C’est comme si nous vivions dans un danger proche et constant et que nous devions nous protéger des possibles menaces futures.
L’anxiété anticipatoire : les pensées négatives vont l’alimenter.
L’anxiété anticipatoire est souvent incontrôlable.
Même si nous ne le voulons pas, les pensées négatives dominent parfois notre esprit et nous font ressentir de l’anxiété. Quand ce que nous pensons nous fait nous sentir mal, nous parlons de pensées biaisées ou de distorsions cognitives. Ce type de pensées nous fait voir le monde à travers une vision biaisée de la réalité, comme si nous portions des lunettes noires qui troublent nos journées ensoleillées.
Imaginez que vous vous trouvez face à un public et que vous devez donner une conférence. Dans le cas de l’anxiété anticipatoire, on voit apparaître des pensées catastrophistes du type « je ne pourrai pas le faire », qui vous empêcheront de penser clairement au cours des situations que nous percevons comme étant menaçantes. Si nous répétons souvent ce type de pensées, elles pourront finir par devenir réalité, à travers ce que les psychologues appellent la prophétie auto-réalisatrice.
La prophétie auto-réalisatrice génère une attente négative qui façonne petit à petit notre comportement, jusqu’à la réalisation de ce que nous avions imaginée. Si nous pensons que nous allons rester bloqués au moment d’effectuer une présentation, il est possible que les circonstances s’organisent pour que cette situation se réalise et confirme notre prédiction négative.
L’anxiété anticipatoire essaye de prédire le futur et l’empire.
L’anxiété anticipatoire n’est pas la même chose que l’anxiété tout court.
Ainsi, l’anxiété nous aide à mobiliser notre corps face à une possible menace ou un danger réel. Par conséquent, elle n’est pas mauvaise en soi. Au contraire, elle nous donne des informations sur de possibles dangers imminents. En revanche, l’anxiété anticipatoire essaye de prédire les conséquences d’un événement futur, essaye de prévenir un danger qui n’est pas encore arrivé, une chose qui peut nous servir et nous protéger lors de certaines occasions mais qui, à d’autres moments, va compliquer notre chemin.
Par exemple, si vous imaginez que vous pouvez avoir un accident en voiture, il est probable que la première chose que vous fassiez quand vous montez dans un véhicule est d’attacher votre ceinture. Ce type de réponse peut vous protéger au cas où vous auriez un accident. Bien, mais toutes les réponses de l’anxiété anticipatoire n’aident pas. Si nous poursuivons avec la situation de l’exemple, si, à cause de votre peur d’avoir un accident, vous restez chez vous et ne prenez pas la voiture, l’anxiété va augmenter et ne sera pas solutionnée.
Certains symptômes qui peuvent se manifester dans le corps quand nous souffrons d’anxiété anticipatoire sont : vertiges, tachycardie, transpiration, douleur dans la poitrine, voix tremblante, entre autres. Par ailleurs, nous pouvons avoir la sensation que nos émotions débordent, ou avoir une sensation de perte de contrôle sur la situation. Ces symptômes se produisent à cause d’un manque de tolérance face à ce que nous ne pouvons pas contrôler. En d’autres termes, nous avons souvent du mal à gérer l’incertitude et sentir que nous ne pouvons pas contrôler tout ce qui se passe autour de nous.
L’anxiété anticipatoire : quelques clés pour la faire diminuer.
L’anxiété anticipatoire n’est pas une fatalité…
Pour la vaincre, une intervention psychologique sera souvent nécessaire. D’autres fois, il faudra qu’elle soit complétée d’une intervention pharmacologique.
Certaines clés peuvent être : arrêter de penser, se concentrer sur sa respiration, pratiquer le mindfulness, faire du sport, vous entraîner à vivre des situations qui vous font peur….. et surtout, n’hésitez pas à envisager une thérapie, une démarche courageuse pour gagner en sérénité !