Relations familiales et dépression : quel est le lien ?

Relations familiales et dépression : pourquoi les liens les plus proches peuvent parfois être les plus toxiques et conduire à cette maladie souvent sous-estimée ?

En thérapie, la dépression est un thème très fréquent de consultation. Des études récentes ont prouvé que cette maladie a hélas une très forte incidente sur l’espérance de vie. Il est donc impératif de prendre vos ressentis très au sérieux si vous vous sentez concerné.

Pourquoi alors faire ce lien entre la famille et la dépression ? Simplement parce que très souvent, la famille est le lieu où toutes les émotions se vivent de manière exacerbée.

Je vous ai souvent parlé de l’enfance qui influence fortement nos vies. La qualité des ressentis joue sur l’estime de soi qu’aura l’adulte. Ainsi, un enfant qui se sent en sécurité et aimé saura plus facilement construire des relations saines. Il saura aussi avoir confiance en lui, enfant puis adulte également.

Quelques pistes de réflexion.

Plusieurs étapes de la vie sont marquantes pour les membres de chaque famille.

  • Parents / enfants

On peut citer par exemple le « syndrome du nid vide » ressenti par de nombreux parents lorsque les enfants quittent le foyer familial. Cela peut entraîner chez l’un ou l’autre (ou les deux) parents une humeur dépressive.

Autre cause fréquente de dépression : lorsque les parents vieillissent et ont besoin de plus de soins, les enfants se retrouvent « parents » de leurs propres parents, ce qui peut être très lourd à porter.

  • Frères / soeurs

Rappelons également que la qualité de vos relations avec vos frères et sœurs et avec votre mère, en particulier, continue d’avoir un impact sur votre propre bien-être psychologique au cours des années intermédiaires de la vie.

Ainsi, une tension continue avec les mères et les frères et sœurs est associée à des symptômes de dépression. Lien au père semble davantage épargné, d’après des études faites aux Etats-Unis et au Canada récemment.

  • Couple

Idem bien sûr pour les tensions dans le couple. Car un couple qui dysfonctionne, même s’il tente de le cacher, fait porter le poids (invisible) à ses enfants d’une histoire terminée que l’on n’ose pas arrêter, en pensant « bien faire ». C’est « pour les enfants ». Or, c’est tout l’inverse qui se produit. Les enfants pensent alors qu’il faut subir et rester dans une situation qui fait souffrir et cela leur porte préjudice ensuite dans leur propre construction affective.

  • Mère/fille

Enfin, il a été démontré que la relation mère-fille est souvent la plus conflictuelle. Souvent, à l’âge adulte les mères et les filles ont des relations plus intenses et du coup plus tendues.

  • Fils / Père / Chef de famille

A l’inverse, il semblerait que les fils soient davantage épargnés par ces ressentis qui conduisent à la dépression. Les pères savent aussi mieux tirer leur épingle du jeu. Pour l’homme, c’est plus le poids de « chef de famille » qui est parfois trop lourd à porter. Ce n’est absolument pas son rôle. Mais souvent, dans nos traditions, le père croit devoir tout gérer. La société a tellement évolué que ce n’est plus vrai du tout.

En conclusion, puisque la famille est souvent source d’émotions très fortes, n’oubliez pas que la communication peut nous sortir de bien des situations. Les conflits sont inévitables dans les rapports humains. Mais se parler reste la base pour construire des relations saines.

La dépression est hélas la conséquence de conflits non résolus et même souvent cachés. S’exprimer est vital. N’hésitez jamais à parler de ce qui vous fait souffrir.